Une simple ligne, immobile et silencieuse. Une frontière que l’on a outrepassée, une frontière que l’on ne traversera plus ou que l’on a déjà franchie. Avant, après. Passé, futur. Le simple dessin du présent qui ne s’oublie plus. Le présent que l’on a en soi, celui que l’on possède vraiment. Ce mouvement qui se fige dans sa fuite en avant. Le trait dépouillé de nos mémoires unies, avec leurs mots enlacés les uns aux autres qui deviennent illisibles. Une ligne de mots qui ne peut plus rien dire et qui s’étire en confessions, comme ce souvenir qui la trace. Une ligne qui peut se lire et semble tout dire. Une ligne qui se comprend tout en laissant sa cicatrice. Pure conscience, anamnèse.