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Reprendre, avec un mot seulement.

Reprendre, avec un mot seulement.

Poser un premier mot parce que l’on imagine que c’est la seule façon de retrouver le rythme, la musique que l’on avait créée, en écho. Les mots qui rebondissent, l’un sur l’autre, l’un après l’autre, comme deux corps et deux âmes qui se suivent au loin. 

Des mots qui s’écoutent, s’écoulent et s’entendent. Une conversation qui file. S’écrire et se lire. Se trouver et se reconnaître. Parce qu’un mot peut tout dire, comme un sourire, comme une larme. Parce que l’on ne peut pas tout dire, ou parce que l’on ne veut pas tout se dire. Alors on le dit à tous et on écrit. Parce que composer, ajouter des notes ou des mots, c’est essentiel souvent. On se tait pour ne rien dire. On se tait par crainte. On se tait pour ne pas faire de bruit et disparaître. On s’efface, on se cache la face. On ne perd pas de temps à écrire, pour quoi, pour dire, médire, maudire. Il est plus simple de ne jamais écouter ces petits mots qui surgissent dans les nuits sans fin d’insomnie. Ses mots gris qui reviennent pour vous empêcher de fermer l’œil. 

Écrire pour se lire. Pour lire ses maux, les siens pas ceux des autres. Les écrire puis les lire pour les effacer, les rayer. Avancer vers… Passer son tour, mais être là, sans s’écouter pour écouter le monde autour. Le vrai celui des autres, pas le vôtre. La musique. La musique d’un mot puis d’un autre l’un derrière l’autre. Sans y attacher d’importance. Seulement son son et son écho. Son son, vous entendez ce son ? Car c’est ça un texte, un mot ou deux mots. Seulement un son puis un autre, sans sens, ou pas toujours sensé. Oublions ce que l’on voulait dire, on ne voulait rien dire. On voulait seulement écrire. Ne pas rester sans rien dire. Être un peu là, entre vous et entre nous. N’obliger personne à vous écouter seulement donner, offrir la possiblité de… C’est pour cela que l’exercice est important, qu’il est plus fort que le silence, que l’oubli. S’écouter écrire pour oublier que cela n’a pas de sens. Que ne pas avoir de sens n’est ni une fatalité ni une futilité. Ne pas donner plus de poids à une idée à un mot, qu’à un autre, à une opinion qu’à une autre. Respecter seulement la musique et l’enchaînement, et se laisser entraîner. Vouloir avancer. Aller jusque là. Là où ceux qui savent, savent que leurs compositions, leurs enchaînements et leurs notes sont nécessaires, en soi et sans fin. 

Pouvoir dire, qu’écrire est le rythme d’un cœur, d’une âme, d’un chemin qui a commencé et qui ne connaît pas sa fin. 

Le rythme d’une disparition en vie. Le rythme d’une apparition. 

Une absparition.

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Why

Why | Annie Lennox – DIVA (1992)

How many times do I have to try to tell you
That I’m sorry for the things I’ve done?
But when I start to try to tell you
That’s when you have to tell me
Hey, this kind of trouble’s only just begun, yeah

I tell myself too many times
Why don’t you ever learn to keep your big mouth shut?
That’s why it hurts so bad to hear the words
That keep on falling from your mouth

Falling from your mouth
Falling from your mouth
Tell me
Why?
Why?


I may be mad
I may be blind
I may be viciously unkind
But I can still read what you’re thinking
And I’ve heard it said too many times
That you’d be better off
Besides
Why can’t you see this boat is sinking
(This boat is sinking, this boat is sinking)


Let’s go down to the water’s edge
And we can cast away those doubts
Some things are better left unsaid
But they still turn me inside out
Turning inside out, turning inside out

Tell me
Why?
Tell me
Why?


This is the book I never read
These are the words I never said
This is the path I’ll never tread
These are the dreams I’ll dream instead
This is the joy that’s seldom spread
These are the tears, the tears we shed
This is the fear, this is the dread
These are the contents of my head

And these are the years that we have spent
And this is what they represent
And this is how I feel
Do you know how I feel?
‘Cause I don’t think you know how I feel

I don’t think you know what I feel (why)
I don’t think you know what I feel
You don’t know what I feel

Et si ?

Et si?

Oui et si? Et si avoir arrêté d’écrire ici avait été une souffrance plus importante que prévue. Et si l’écriture, la juxtaposition de mots, les uns après les autres, avait plus d’importance que ce que j’avais imaginé.

Finalement, l’objectif n’est nullement d’être lu, mais bien d’écrire. Seulement écrire. Puis peut-être, être lu et partager des sentiments et opinions.

Rien d’autre. Dans une extrême simplicité et tendresse.

Et si?

#Coïncidence #Incidence 

… antérieure à nous

Toi.

Toi à plus de 10.000 km de moi.

Moi.

Moi à plus de 10.000 km de toi.

Et, ce soir là pour moi, ce jour là pour toi, quelques mots nous ont réunis, jamais nous n’aurions pu être plus près l’un de l’autre que cette nuit là, que ce ciel là, retirés dans cet entre soi.

Comment nous sommes-nous retrouvés là?

À ce moment là?

Ce n’était ni prévu, ni prévisible, et pourtant nous étions là dans cet ici et maintenant. Est-il juste d’appeler coïncidence le hasard de se retrouver l’un et l’autre, à l’unisson dans nos différences, séparés par des milliers de kilomètres?

Je me souviens que tu écrivais souvent “regarder le ciel”. Je sais maintenant que tu avais raison, regarder le ciel était la coïncidence, la compénétration. L’échappatoire, le refuge, le lieu où il n’y avait pas de maintenant mais l’ensemble des instants présents. Le “là” où l’on se pose, rêveur, à l’abri des regards, à l’abri des mots, à l’abri des autres… à l’abri de soi aussi.

Depuis, je regarde souvent le ciel, et maintenant, je comprends pourquoi. Même si nos mots ne se retrouvent plus, je redécouvre les traces que nous avons laissées. Ce sont des étoiles sans doute, à la lumière infinie. Nous sommes ce ciel, ensemble, ce ciel où nos mots se sont croisés. Sans se connaître intimement mais néanmoins dans une intimité douce, remplie du désir de l’autre. Le désir de l’inconnu(e) parce qu’il est une évidence à ce moment présent. Pour nous extraire du monde où nous étions à ce moment là, et nous le regardions. Nous nous sommes glissés dans le monde, aspirés par son infinitude. Nous prenions conscience que ni les heures ni la distance n’étaient un obstacle à la connaissance de l’autre. Les regards ne nous faisaient pas défaut puisque nous nous découvrions l’un à l’autre, messages après messages. Aucun de nous deux n’aurait pu définir qui était l’autre. Mais, à ce moment là, nous le savions. Aucun cliché n’aurait pu capter et figer notre présence au monde, notre proximité. Cette contiguïté nous conduisit à se confier l’un à l’autre , à dérouler le fil de nos espoirs et de nos histoires. Deux vies que rien ni personne ne destinait à se rapprocher si ce n’est que ces vies espéraient ce moment là. Le destin s’accomplit sans crier gare.

Seuls nos corps se manquaient.

Alors, une coïncidence est-elle un hasard?

Nous n’y avons pas cru.

Le hasard n’a pas sa place dans la coïncidence. Ce moment inespéré devait avoir lieu. Il n’y avait aucun doute. Le hasard a seulement permis que cette coïncidence ait lieu, ce jour là, à ce moment là, mais la coïncidence existait déjà, elle était antérieure à ce moment sans doute depuis l’origine de nos êtres ou qui sait…

… antérieure à nous,

la coïncidence est antérieure à nous.

Voyage chez les gens. 

  
J’aime ce mot, gens.
Les gens. Tu es autant « gens » que je ne le suis. Tu fais partie d’un tout, moi aussi, nous aussi. 

Ça n’a rien de péjoratif bien au contraire. Les gens sont ceux avec qui, enfin, vous croisez le regard, ou pas. Les gens, ce sont ces individus, ces hommes, ces femmes, ces enfants que vous regardez autour de vous, que vous regardez passer, défiler, surgir, disparaître, réapparaître dans vos vies, dans vos mémoires. Dans les yeux, les vôtres. Ceux qui sont greffés sur votre corps. Quel outil merveilleux les yeux : voir les gens. Vous sentir seul au milieu des gens qui sont peut-être seuls, ou peut-être pas. Qui ont leur vie à eux. Celle qu’ils aiment, celle qu’ils détestent. Ces vies qui sont souffrance et joie à la fois. Qui sont successions de moments. Des instantanés. La vie d’untel et d’untel. Celles que vous percevez et celles qui passent. Ni utiles, ni futiles. Je ne me sens ni plus ni moins proche, mais en voyage, et je me sens dedans. C’est une partie de ma vie, aussi vraie qu’elle n’est fausse. Et la vôtre. C’est, au milieu de nulle part, mais c’est là. Au milieu de nulle part mais tout à la fois c’est au centre de la vie, au milieu des autres, étranger à soi, étranger à l’autre. J’ai le sentiment que nous ne devrions être qu’étranger à l’autre, pour être curieux. J’aime regarder les gens. Pas seulement les filles comme cette chanson que j’aimais dans des années plus douces. « J’aime regarder »… les couples, les jeunes couples, les vieux couples. Les jeunes, les moins jeunes. Les gens qui vivent à un endroit. Qui aiment ou peut-être détestent l’endroit où ils vivent. Ceux qui se parlent, ceux qui s’ignorent. Ceux qui m’ont repéré les observer, ceux qui n’ont rien vu. Les écouter, quand c’est possible. Écouter leurs paroles volées. Voir leurs regards sans mot. Écouter le silence de leurs regards, et parfois les flammes de leurs regards éblouis par un soleil d’amour. Être au milieu, invisible. Écouter la musique des Rolling Stones en fond, avec le pas pressé des serveurs. Pourquoi sommes-nous réunis ensemble ce soir ? Que s’est-il passé? Est-ce le miracle de la vie? Penser à ceux qui ne sont pas assis là, physiquement; mais qui sont assis là tout de même, à côté et invisibles pourtant.

Être invisible physiquement et rayonnant ailleurs. Belle prouesse, humaine sans doute. Insurmontable parfois, rassurante quelques fois, souvent troublante, mais surtout inoubliable et passionnante. La distance kilométrique et physique est une vue de l’esprit. Elle ne change rien, absolument rien. Croyez-moi. Pas d’espace, pas de temps. La distance temporelle est aussi une vue de l’esprit. Elle ne change rien non plus. Ce qui compte, uniquement, c’est le « croisement ». Ce mot est horrible mais je n’en ai pas trouvé d’autres. Le point de contact. La mise en relation. Le moment où. Dans la réalité, dans la virtualité. Il y a un point de contact, un point d’accroche. Ce moment, minuscule point, celui de l’intersection. Celui qui fait tout. Celui qui fait que deux droites, mêmes torses, se croisent, se relient. C’est étrange ces vies « droites » qui se croisent. Qui entrent en contact. Par un mot, un regard, une voix, une absence, une sensation. Mais ces points qui restent gravés en soi, quelque part. Là où l’on ne sait entrer vraiment. Est-ce cela la vie? Des parallèles inconnues et quelques intersections qui restent gravées par ces minuscules points d’impact, de joie et de tristesse pour n’en citer que deux. Et tout cela sur un tapis roulant dont on ne voit que trop le bout. Une vie droite pleine d’intersections qui perdurent et ne se laissent aller. Et ces déceptions. Quel horrible mot: déception. Je suis déçu. Tu m’as déçu (le pire de tous). Quelle est son origine? Je n’ai pas le courage de chercher. Je le vis seulement, en appréhendant ses retombées. Déçu de quoi? De qui? Pourquoi? Quelle connerie! Pourquoi sommes-nous stupides pour décevoir et se décevoir. Cela n’a aucun sens si ce n’est donner du sens à des vies qui n’en ont pas. Les vies sont, et c’est tout. Ni glorieuses, ni décevantes. Elles sont. Parce qu’elles ont existé au milieu d’autres vies. Certaines perdurent un peu plus seulement, mais elles n’en sont pas plus importantes ni moins importantes. Elles sont. Avec leur degré de folie et d’inconsistance. Aucune n’est consistante, rassure-toi. Et toi, et moi au centre de ce tourbillon. Tu te souviens de moi, je me souviens de toi. 

Il faut se dire « je t’aime ». C’est un devoir universel, une règle qui ne s’impose pas, mais une règle en soi. Une règle qui ne s’explique pas mais qui explique tout. Dire « je t’aime » à tous ces croisements de droite qui ne dépendent ni de toi, ni de moi. Ni de Dieu d’ailleurs. Parce que nous sommes toujours deux, seulement deux, à un moment donné, dans un lieu indéterminé. Là. Ici et maintenant.

Parce que je l’ai compris. Grâce à toi. Qui a croisé ma droite sans forme. Pas de chemin, pas de trace. Seulement la trace d’un avion qui passe dans le ciel et qui s’efface. Mais toutes ces traces ont existé. Comme toi. Comme moi. 

Le bonheur d’une vie. 

Le bonheur d’une inconsistance évidente mais consciente. L’universalité d’une pensée inconsistante. 

Le voyage parmi les gens, les gens parce qu’ils comptent. Tous. 

Ne vous leurrez pas, aimez-moi est universel. Enfin je crois. 

note

Chaque visage est vivant, existence d’un jour pour toujours.

    

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Des souvenirs comme des traits. Des lignes comme un visage. Le visage d’un souvenir. L’angoisse d’un regard. Une mémoire qui ne s’efface. Pas de spectateur. Solitudes qui partagent cet appel à l’échange. Le sens d’une évidence. Le passage de l’un à l’autre. Le va et vient du message. Une partition se compose, à quatre mains. Une image se dessine. Le vol d’un avion dans la nuit, le rappel au réel. Aux deux extrêmes du même monde, des paroles  s’échangent. Convergentes, intimes. Se rejoignent en un seul point, là où l’on se dissimule. Les larmes s’estompent, les sourires naissent mais rien ne se distingue. Seul un souvenir. Une rencontre sans présence. Le regard posé sur la nuit, le silence autour. Aucune ride. Tout est présent, le moment, l’instant. Ici. Tout ressurgit au moindre désir. Aucune orientation. Seuls des mots qui s’accrochent les uns aux autres et ne font plus qu’un. Une conversation nocturne. De l’un à l’autre. Ne plus rien dire n’est pas se taire. Tout reste en suspens. Ne pas y toucher, l’effleurer du rêve.

Être là.

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Finalement, rien ne sert d’essayer de changer le cours des événements. Ils arrivent et on les vit. Impuissantes révolutions. Rien de nouveau.

La déception de croire.

L’exposition universelle de soi pour être encore plus seul. Quel espoir se cache derrière tout cela? Les mythes se découvrent, ils ne s’affichent pas. La postérité est tellement plus élégante. Elle n’a plus aucune raison d’être. Elle est gratuite.

Ne nous empêchons pas d’aimer, même en souvenir.

C’est tout de même étrange tout cela. La vie ici ou là. Le mal que l’on se fait, sans vouloir le faire. Et celui que l’on se fait en le sachant. Le calvaire des utopies. Puis il y a tout ce que l’on ne veut pas se dire et ce que l’on ne s’est pas dit. Une confusion des non-dits. Et ce livre ne se termine jamais, ni ne se terminera.

Sans doute le plus lâche.

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… et puis il y a ces jours, ces jours qui sont de trop. Ceux que l’on n’a pas demandés. Sauter une case, revenir à celle du départ. Les jours ne dépendent pas de nous, ils viennent et repartent, laissant la seule trace que celle que nous avons bien voulu leur octroyer. Sentiment absurde d’avoir survolé sa journée, hors de soi, en très léger décalage, sans s’observer évoluer. Ni avancer, ni reculer. Où s’est-il égaré ce regard? Qu’ai-je fait de mes mains aujourd’hui? À quoi ont-elles servi? Qu’as-tu produit l’ami?… si ce n’est cette pensée noire qui t’a suivi. Revêtir ses sombres habits pourpres du bal des tourments puis déambuler là où tous s’agitent et se pressent. Aucun désir, laisser filer, laisser faire et perdre le dessus sans jamais lâcher prise. Le combat est inégal, ne pas lutter. Tu pourrais le regretter. Se laisser emporter par la vague de la pensée et attendre qu’elle échoue sa masse puissante au sol, dans un bruit sourd, comme un corps qui perdrait la vie dans sa marche. L’arche ne sait rester en suspens, c’est contre nature. Le corps finit par tomber et l’âme s’en échappe. Sais-tu ce qu’il t’est demandé de faire ici? Qui est ton maître? Ne se serait-il pas échapper pour te laisser choir dans ce délire que tu alimentes parce que cela te rassure? L’image que tu avais du monde s’est évanouie. Approche-toi de l’essentiel, sans trop y réfléchir, en tâtonnant. Le voyage est peut-être encore long et il n’en restera rien. Qui a gravé tes souvenirs si ce n’est toi, au fond de toi? Gravure sur sable, vouée à s’effacer. A été et n’est plus. Drôle de jeu, sans importance. Puisque tu le sais, pourquoi t’inquiètes-tu alors? Oui, cela n’a aucune importance, de quoi as-tu peur si ce n’est de t’approcher d’une vérité qui te stigmatise, t’anéanti. Disparaître n’est pas s’absenter. On pourrait penser à une  fuite si seulement elle était volontaire. Rien ne justifie ce qui se passe autour de nous, la recherche n’est-elle pas déjà terminée, aboutie. Que cherches-tu à savoir de plus qui n’est déjà connu, vécu? Il faudra songer à arrêter d’asséner des âneries pour essayer de croire à cet ordre qui n’en est pas un.

Disparaître n’est pas s’absenter.

note

Absparaître,
disparaître pour apparaître, ne plus être pour être soi.

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Parfois on se manifeste comme l’on peut, et les mots ne veulent plus rien dire.

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symbole | La femme rouge Turque

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Symbole | La femme rouge Turque |

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