Mais, après tout, les vraies rencontres sont celles de deux personnes qui ne savent rien l’une de l’autre, même la nuit, dans une chambre d’hôtel.
P. Modiano, L’herbe des nuits, Gallimard
En soutien à François Bon.
« Gallimard demande des dédommagements pour 22 exemplaires téléchargés de ma traduction du « Vieil homme et la mer »
[…] J’ai décidé d’interrompre momentanément les publications prévues sur publie.net, et me donne trois jours pour décision d’en arrêter totalement l’activité – du moins faire autre chose, ailleurs, et selon d’autres modes de diffusion. Je ne peux pas continuer dans un contexte de telle hostilité dont toutes les manoeuvres bureaucratiques récentes ont bien montré la collusion avec le pouvoir politique. […] »
François Bon – 17 février 2012
Article complet: Gallimard versus Publie.net
Pourquoi ne l’ai-je pas lu avant? … et tout ce qu’il me manque encore à découvrir.
« Nous vivons bien à l’aise, chacun dans son absurdité, comme poissons dans l’eau, et nous ne percevons jamais que par un accident tout ce que contient de stupidités l’existence d’une personne raisonnable. Nous ne pensons jamais que ce que nous pensons cache ce que nous sommes. J’espère bien, Monsieur, que nous valons mieux que toutes nos pensées, et que notre plus grand mérite devant Dieu sera d’avoir essayé de nous arrêter sur quelque chose de plus solide que les babillages, même admirables, de notre esprit avec soi-même. »
Paul Valéry, Monsieur Teste | extrait de Lettre de Madame Émilie Teste, éditions L’imaginaire, Gallimard
« Il était incapable de donner ce que l’on attendait de lui. »
David Foenkinos | Les souvenirs, éditions Gallimard
« Je connais gens de toutes sortesIls n’égalent pas leurs destinsLeurs yeux sont des feux mal éteintsLeurs cœurs bougent comme leurs portes »
« On ne devrait jamais faire l’économie d’une douleur potentielle. (…) Pourtant, il avait envie d’y aller. Il avait envie de partir pour une destination inconnue. Rien n’était tragique. Il savait qu’il existait des navettes entre l’île de la souffrance, celle de l’oubli, et celle, plus lointaine encore, de l’espoir. »
David Foenkinos | La Délicatesse | Gallimard
Pour voyager sur les traces d’Albert Camus et de René Char, deux artistes que j’affectionne tout particulièrement… Des photographies magnifiques d’Henriette Grindat.
Heureusement, il ne fait plus défaut à ma bibliothèque…
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La Postérité du soleil est née de l’amitié qui lia après la Libération Albert Camus et René Char. La correspondance des deux écrivains fait plusieurs fois allusion à ce projet de « livre sur le Vaucluse » qui serait la trace fidèle de leur fraternité. Ils en escomptaient une « joie durable ». Mais le livre ne put paraître du vivant de Camus, bien que le manuscrit en fût prêt au début des années 1950, après que Char y eut apporté son « luttant et respirant » poème d’ouverture. Les fragments poétiques de Camus y accompagnaient et transfiguraient les photographies d’Henriette Grindat (1923-1986), artiste suisse venue rencontrer Char à L’Isle-sur-la-Sorgue, dans le but de donner un visage à « cette arrière pays qui est à l’image du nôtre, invisible à autrui » (Char). La mort tragique de Camus vint redonner vie à ce projet ; et le livre parut dans une version de luxe en 1965.
Cette réédition en grand format permet de découvrir un texte oublié d’Albert Camus, relevant d’une écriture poétique et fragmentaire peu courante sous sa plume.