Je rêve de vacances au soleil. Je rêve de gagner au
loto même si je ne joue jamais.
J’ai peur de m’éloigner.
Je rêve de nouveaux visages. Je rêve de fêtes, de
musique, de tourbillons et de me réveiller sans
gueule de bois.
J’ai peur de voir la vie reprendre.
Je rêve de tendresse. Je rêve qu’on m’ouvre les
bras, je rêve de parvenir enfin à ouvrir les miens.
J’ai peur de ne plus faire que semblant.
Je rêve de revoir ton sourire, pour de vrai, pas
seulement sur les photos. Je rêve de soirées passées
à rire avec toi, comme avant, quand tu nous en
faisais pleurer.
J’ai peur d’oublier.
Je rêve de cesser de vivre sur des montagnes
russes.
J’ai peur des hauts autant que des bas.
Je rêve de changer de vie, de m’éloigner de tous ces
flatteurs, de ces « affamés » qui gravitent autour
de moi: jusque-là ils me faisaient rire, ils sont
devenus trop obscènes pour être supportables.
J’ai peur de tout lâcher.
Je rêve de voir disparaître ces images obsédantes
qui défilent les jours où je vais mal.
J’ai peur du vide.
Extrait de Nos bonheurs fragiles de Laurent Fialaix (p82-83), Editions Melville Léo Scheer
Je vous en recommande la lecture. Écriture émouvante, sensibilité et tristesse à fleur de peau… J’ai beaucoup aimé.