Note

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Où se cache-t-il le temps? Le temps d’aimer. Se fondre dans la fumée comme une montée aux cieux et passer entre ceux qui, assis là, sont perdus.
Un écran de fumée.
Un jour je disparaîtrai dans une fumée et laisserai derrière moi cette odeur âcre qui s’accroche aux vêtements mais qui réveillent l’envie de vivre, de rallumer une flamme. Disparaître en fumée. À l’infini, être là.
À jamais, vous avez laissé sur ma peau cette fumée.
Désapprendre à rentrer dans l’ordre. Respecter mais ne pas se soumettre. Sans jamais oublier complètement ni comprendre. Voir au loin et deviner ses proches. Mélanger les sens et les mots. Ne pas craindre, s’aventurer à ne pas arrêter le flux, mais pouvoir le quitter. Prendre le risque. Hurler ses larmes pour survivre à ses démons. Pour survivre à ses passions. Mélanger les mots, qu’ils soient beaux et explosent quelque part en soi, quelque part en l’autre, quelque part en vous. Esthétique du mot. Un mot devant l’autre comme un pas devant l’autre. Mot à mot. Pas à pas. Avoir des mots tristes n’est pas être triste, comme vivre n’est pas non plus être vivant. Tout mettre à plat, ne rien transmettre.
Que faire des émotions accumulées? Que deviennent-elles après? Après quoi d’ailleurs? Que faites-vous des pensées qui vous assaillent? Il existe un réservoir depuis la plus petite enfance qui accumule des bribes d’images, senteurs, musiques, mots… et parfois pèse lourd. Arrête-t-on de penser après?
Où se cache-t-il le temps?
Le temps d’aimer.
Le temps n’existe pas.
Crions ensemble. Ensemble, 1+1+vous+moi.
N’ayant pas conscience des mots qui m’échappent je vous rends votre silence.
Aux âmes de coton.

4 réflexions au sujet de « Note »

  1. colorsandpastels

    ah! je voudrais bien dessiner cette merveilleuse photo 🙂
    Je viens d’une famille de fumeuse, sans en être une. Ce qui fait que j’aime l’odeur des cigarettes. Les St.-Michel me rappellent mon tonton Roger, un être simple et généreux.

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  2. denisegirardsoupir

    Disparaître dans un nuage rose….oui j’aimerais bien ! Magnifique photo qui me fait voir la mort encore plus loin car au ciel comme sur la terre il y a encore tant de beauté qu’il me reste à découvrir. Et puis le temps n’existe pas c’est nous qui l’attendons.

    Amitiés Xavier et en vous lisant j’avais la sensation de respirer la cigarette…cette odeur qui m’a tenue compagnie plus de 30 ans…elle ne disparaîtra bien jamais de ma mémoire olfactive.

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  3. maryse hache

    le temps existe sans doute en nous comment il nous pique nous éveille nous parfume /  » les émotions qui nous assaillent » qu’en faire? / les traverser comme je traverserai un paysage et puis les emporter en rêverie de pensée et écrire / peut-être pas les écrire, mais écrire avec elles à la hanche ou sur l’épaule, je veux dire autour de moi, comme des oiseaux ou des fleurs, et les laisser diffuser leur existence; c’est sûr que quelque chose d’elles va passer dans l’écriture, même à mon insu /

    et je crois voir aussi le temps dans le jardin / quand j’ai planté un bulbe de narcisse de poète, j’attends de voir les pétales blancs et le coeur avec cercle rouge et de sentir le parfum et j’attends encore et il n’y a pas de feuilles dans les tilleuls, pas de noix dans le noyer et un jour je les vois il y en a /

    je vois le temps dans l’espace du ciel quand je me couche sur le sol du jardin et que je remarque que lentement les étoiles ont bougé de place, Arcturus n’est plus au-dessus du toit d’ardoise mais un peu plus au-dessus de l’orme du voisin et puis comme je regarde encore ( tiens mon enfance en grammaire disait adverbe de temps!) et puis encoreje regarde et voilà la rosée et le ciel devient plus clair et les étoiles pâlissent / c’est moi dans le temps du cosmos peut-être

    je vois le temps dans votre ciel photographié de nuages et du bleu et du blanc et le bord ourlé /

    et je vois le temps parce que il y a quelque temps je les voyais je leur parlais leur voix m’était familière je les prenais dans mes bras et maintenant ils ne me tiennent plus la main ne les vois plus ils ne me parlent plus leur temps a fini / « fumée » peut-être que vous évoquez / leur temps-fumée disparu est déposé en nous et quelque fois cette fumée de leur mémoire de la nôtre enveloppe notre écriture

    et je vois le temps lorsque je vous lis et que ça me lance dans l’écrire / comme quelques autres j’appelle ça l’écrirelire ou retourné en lirécrire

    merci de votre temps versé dans le mien

    merci dans le temps nôtre de la vie

    merci

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